Silence, on s'marre !

rirefemininblog
Jul 2, 2014
3 min read

En ce beau mois de juillet, je m'en vais vous parler de:

Jeremy Ferrari.

La simple mention de ce nom devrait vous inspirer le sourire chers lecteurs. Alors que tout le monde prépare ses valises pour le festival d'Avignon, le show Hallelujah Bordel s'est terminé le 24 mai dernier à Concarneau. Alors comment ne pas lui rendre un dernier hommage? Entre la version live et le DVD, je m'en vais vous narrer mon impression de ce spectacle divinement licencieux.

Tout commence avec les déboires de Jeremy: ses débuts dans la vie professionnelle, puis artistique, qui l'ont conduit vers l'étude des religions. Il enchaine alors sur une analyse de l'ancien testament.

Nous pensons tout savoir de ces passages de la Bible. Ils se sont installés dans l'inconscient collectif pour devenir des chansons, des dessins animés, mais finalement, les connaissons-nous vraiment?

Les fameux passages " surlignés en jaune " nous ouvrent les yeux sur le contenu de cette Bible. De la création des animaux au couple de voyageurs, en passant par notre Brigitte Bardot biblique, nous voilà surpris, déroutés et interdits. On a décidément du mal à croire en tout cela, et c'est un peu confus que l'on rit d'apprendre ces vérités. Nous avons ensuite le plaisir de jouer aux devinettes avec des articles de presse. Je ne vous cache pas avoir tout vérifié une fois chez moi… et ris de plus belle en constatant que tout était vrai. Tout ce que cet homme annonce est authentique, et dieu que c'est drôle. Il part toujours plus loin, monte toujours plus haut, et ce crescendo nous emporte dans les fou rires les plus exquis: " 9000 pages! à la fin du bouquin t'es devenu antisémite et c'est pas ta faute!" Son imitation du prêtre pédophile est proprement tordante. On est dans le non-dit, les quiproquo, les sous-entendus… c'est un bonheur de le voir dans cet exercice. Mais cet homme a-t-il beaucoup d'humour, ou est-il complètement taré?

J'ai finalement trouvé la conclusion très juste, pour clore ce spectacle sur l'étude des religions. Jeremy nous emporte avec lui dans la salle des jugements derniers. Il y incarne le créateur, rencontrant tour a tour des personnalités marquantes de notre ère. Il nous entraine dans son explication sur la création, avec les débuts des grand prophètes, et quels débuts chers lecteurs. C'est à mourir de rire. Mais lorsque Dieu s'emporte, refusant la désobéissance des hommes, le ton monte rinforzando et la véritable critique du créateur se pose. Il est lui-même victime de ses pêchés interdits.

J'en viens au dénouement de cette chronique, où je vous dirais très simplement que Jeremy Ferrari est un grand artiste aux multiples talents. Il interagit avec son public, et lui procure un moment de pur bonheur, dans une bulle hors du temps. On est tantôt saisis, tantôt incrédule, mais une chose perdure, immuable: la justesse de son ton. Il vit ses personnages et retranscrit à merveille les émotions, à nous en faire sursauter de plaisir.

Hallelujah Bordel termine sa tournée, mais vous pouvez le retrouver en DVD. Profitez du bonus qui reste le summum, la cerise sur le gâteau. Jeremy Ferrari nous livre là un petit bijoux d'humour, dans un texte co écrit avec Dieu, et en plus, comme il le dit, il vous emmerde.

Sur ce chers lecteurs, foutez le bordel! Et rendez-vous le mois prochain pour une nouvelle chronique de Silence, on s'marre!

"Je ne m'énerve pas tout seul je t'explique quelque chose!! ".

Thaïs C.